Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/309

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la nuit aux Huttes et promener en signe de réjouissance leurs torches de paille et leurs mâts de sapin allumés autour de Denise et de moi. Ils venaient d’y mettre le feu en m’entendant répondre à Denise, et ils s’avançaient en poussant des cris de joie et en secouant leurs flammes et leurs étincelles au-dessus de leurs têtes dans la nuit.

IX.

À la réverbération de ces torches enflammées, je vis clairement Denise au sommet de la carrière, droit sur la voûte en face de moi. Son garçon la tenait par la main, et sa petite fille était pendue à son cou, assise sur son bras, comme on représente la sainte Vierge portant l’enfant Jésus. Elle regardait vers moi avec un visage de bonheur et d’amour, tout illuminé en rouge par le feu des Bordes. Je lui tendis les bras, puis tout à coup je poussai un grand cri, et je lui fis signe de se sauver de là où elle était.

Ma pensée venait de me frapper comme un coup de marteau dans la tête. Les garçons et les jeunes