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sera Denise, les tailleuses et les enfants qui seront venus à ma rencontre, par surprise et par badinage, ne me voyant pas remonter si tard. Et ce n’était que trop vrai ; car, au moment où je pensais cela, j’entendis la voix claire et tremblante de Denise qui me huchait de toute sa force, tout en riant, d’un bord de la clairière à l’autre. Les enfants huchèrent de leur jolie petite voix comme elle, en criant gaiement Claude ! Claude ! à travers les bois.

Je répondis en huchant aussi pour que ma voix montât bien fort vers eux, qui étaient en haut et moi en bas : Denise ! Denise ! c’est toi ! c’est moi ! Et je fis quelques pas en courant pour aller les embrasser en contournant les bords escarpés de ma carrière.

Mais à ce moment, monsieur, une grande lueur m’entra tout à coup dans les yeux, et une douzaine de voix de garçons, de jeunes filles et d’enfants se mirent à hucher aussi du côté opposé à l’élévation où j’avais entendu Denise. C’étaient les garçons, les filles et les enfants de la noce du lendemain qui étaient venus, pour me faire fête et surprise, passer