Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/282

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des hommes qui étaient sur la terre. Dans ce combat si long et si indécis de la peine et du contentement, mes idées se brouillèrent, mes yeux se fermèrent ; je rabattis le manteau de mendiant de l’idiot sur ma tête, comme nous faisons de nos vestes, nous autres quand nous voulons dormir je me tournai le visage du côté du mur, et je m’endormis en me disant en moi-même : Tu te réveilleras avant le jour, et tu t’en iras là-haut te cacher sous les châtaigniers, pour n’entrer à la maison qu’après que le soleil sera bien haut et que ta mère sera bien réveillée, la pauvre femme !

III.

Je croyais me reposer seulement quelques heures, et ne pas m’endormir assez pour ne pas entendre le coq chanter.

Mais, monsieur, la lassitude du corps, et encore plus la lassitude de l’esprit et du cœur par toutes les idées qui m’avaient battu le front depuis deux longues journées, trompèrent mon espérance, et je m’endormis si fort et si bien que ni le chant de l’alouette, ni le quiqui-riqui du coq, ni le mugissement