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et le rayon du soleil, en les traversant, les faisait reluire de toutes les couleurs de leurs ailes comme des arcs-en-ciel ailes sur des cascades de vie débordante.

II.

Au milieu de ce site, bien plus enchanté pour Claude que pour moi, puisqu’il était la scène de son enfance, de toute sa vie, et qu’il le revêtait, pour ainsi dire, de toutes ses impressions, de tous ses souvenirs, Claude semblait absorbé dans la contemplation de ce qui l’entourait. On eût dit qu’il faisait partie vivante, végétante ou pétrifiée de la terre, et qu’il y était aussi enraciné que le tronc du sorbier contre lequel il s’appuyait. Je me gardai bien de le déranger par aucun bruit importun et prématuré ; j’étais curieux de voir vivre et d’entendre respirer cet homme devant Dieu seul.

Il y était, en effet, comme toujours, par la pensée et par l’adoration mais il ne se doutait pas qu’il y avait un regard et une oreille entre son âme et Dieu.