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garçons d’en bas, et de quitter les Huttes. Moi une fois morte et Denise absente pour toujours, que deviendrais-tu ! Qui est-ce qui te tiendrait la main dans les sentiers ? » Cette nouvelle avait bien réjoui mon frère et ma petite sœur. Mon frère disait : « Quel bonheur que Denise ne quitte plus la maison Je suis donc sûr d’avoir mon soleil toujours dans ses yeux. » Nous parlâmes des fiançailles joyeusement tout le soir, en mangeant la soupe. Tout était contentement dans les Huttes. Denise avait le cœur à tout ; elle allait, elle venait, elle n’avait jamais été si attentive pour couper le pain de mon pauvre frère et pour amuser Annette. Elle appelait ses poules dans la cour et ses pigeons sur le toit avec une voix que je ne lui avais jamais entendue. Il fut dit qu’on nous fiancerait le lendemain de la Pentecôte. Ma mère descendit à la vallée pour inviter les parents, parler au notaire et avertir le sonneur de carillonner ce matin-là.

III.

Depuis ce moment, nous commençâmes à nous parler, comme on dit, Denise et moi. C’est-à-dire,