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XVIII.

À la fin, je me fis courage et je lui dis, en n’osant plus lui dire toi comme autrefois, je lui dis : — Denise, vous ne me voulez donc pas de mal que vous me donnez tout ce qui est à vous et que vous pleurez parce que je vais faire mon tour de France ? — Oh ! bien sûr, me dit-elle vivement mais j’ai cru que c’était vous, Claude, qui m’en vouliez, parce que vous ne me parliez plus de bonne grâce comme avant, et que vous me trouviez de trop à la maison. Si je vous évitais, c’est que je pensais que ma présence vous faisait peine. — Et moi je m’en allais parce que je croyais que vous aviez une rancune contre moi mais je vois bien à présent que c’était une idée, puisque mon premier pas hors du pays vous a fait lever si matin et vous a tant mouillé les yeux ! N’en parlons plus, Denise, lui dis-je en lui rattachant le collier autour du cou de mes deux mains toutes tremblantes. Je vais remonter et rependre mon sac au clou de la cheminée. — Elle tressauta sur ses deux pieds joints en battant ses