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en soupirs au bord des eaux courantes. C’est une toile de Claude Lorrain inondée de paix et palpitante de vie. C’est l’art suprême de cet architecte qui ne connaît pas l’art, cet effort du beau c’est le moulin de Saint Point. Je vois d’ici le rejaillissement du soleil levant sur ses tuiles ; j’entends d’ici le bruit cadencé de son blutoir, ce cœur de la maison, ce pouls du moulin !

VII.

Après ce moulin la vallée devient un bassin d’environ un quart d’heure de traversée, au milieu duquel se renfle une colline basse, dominée a son sommet par un vieux château flanqué de tours compactes, et par la flèche dentelée d’un clocher roman. Au pied de la colline courent des prairies bordées d’aulnes, de cerisiers et de gros noyers. On aperçoit à travers les troncs de ses arbres les murs, les toits et le pont rustique d’un village bâti à l’ombre du château et composé de quinze ou vingt maisonnettes de laboureurs, de métayers ou de petits marchands de denrées rustiques, toujours groupés