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vous, ni d’allonger le chemin en prenant ces sentiers, quand ces sentiers ramènent indirectement mais agréablement à la route.


II


La contrée où je suis né, bien qu’elle soit voisine du cours de la Saône, où se réfléchissent d’un côté les Alpes lointaines, de l’antre des villes opulentes et les plus riants villages de France, est aride et triste ; des collines grises, où la roche nue perce un sol maigre, s’interposent entre nos hameaux et le grand horizon de la Saône, de la Bresse, du Jura et des Alpes, délices des yeux du voyageur qui suit la rive du fleuve.

De petits villages s’élèvent çà et là aux pieds ou sur les flancs rapides de ces collines ; leurs murs blancs, leurs toits plats, leurs tuiles rouges, leur clochers de pierres noirâtres semblables à des imitations de pyramides par des enfants sur le sable du désert, la nudité d’eau et d’arbres qui caractérise le pays, les petits champs de vignes basses, enclos de