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XV

Le roi, entouré de ses ministres, entra à trois heures dans l’Assemblée. De longs cris de Vive le roi ! lui interdirent un moment la parole : « Messieurs, dit Louis XVI, après l’achèvement de la constitution vous avez déterminé pour aujourd’hui la fin de vos travaux. Il eût été à désirer, peut-être, que votre session se prolongeât encore quelque temps, pour que vous pussiez vous-mêmes essayer votre ouvrage. Mais vous avez voulu, sans doute, marquer par là la différence qui doit exister entre les fonctions d’un corps constituant et les législateurs ordinaires. J’emploierai tout ce que vous m’avez confié de force à assurer à la constitution le respect et l’obéissance qui lui sont dus. Pour vous, messieurs, qui, dans une longue et pénible carrière, avez montré un zèle infatigable dans vos travaux, il vous reste un dernier devoir à remplir lorsque vous serez dispersés sur la surface de l’empire : c’est d’éclairer vos concitoyens sur l’esprit des lois que vous avez faites, d’épurer et de réunir les opinions par l’exemple que vous donnerez de l’amour de l’ordre et de la soumission aux lois. Soyez, en retournant dans vos foyers, les interprètes de mes sentiments auprès de vos concitoyens. Dites-leur bien que le roi sera toujours leur premier et leur plus fidèle ami ; qu’il a besoin d’être aimé d’eux, qu’il ne peut être heureux qu’avec eux et par eux. »