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vernement de l’empire. » Le roi a reçu l’acte constitutionnel, et a répondu ainsi : « Je reçois la constitution que me présente l’Assemblée nationale ; je lui ferai part de ma résolution dans le plus court délai qu’exige l’examen d’un objet si important. Je me suis décidé à rester à Paris. Je donnerai des ordres au commandant de la garde nationale parisienne pour le service de ma garde. » Le roi a montré constamment un visage satisfait. Par ce que nous avons vu et entendu, tout nous présage que l’achèvement de la constitution sera aussi le terme de la révolution. » L’Assemblée et les tribunes applaudirent à plusieurs reprises. C’était un de ces jours d’espérance publique où les factions rentrent dans l’ombre pour laisser briller la sérénité des bons citoyens.

La Fayette leva les consignes injurieuses qui faisaient des Tuileries une prison pour la famille royale. Le roi cessa d’être l’otage de la nation pour en redevenir le chef apparent. Il donna quelques jours à l’examen qu’il était censé faire de la constitution. Le 13, il adressa à l’Assemblée, par le ministre de la justice, un message concerté avec Barnave, dans lequel il s’exprimait ainsi : « J’ai examiné l’acte constitutionnel, je l’accepte et je le ferai exécuter. Je dois faire connaître les motifs de ma résolution. Dès le commencement de mon règne, j’ai désiré la réforme des abus, et dans tous mes actes j’ai pris pour règle l’opinion publique. J’ai conçu le projet d’assurer le bonheur du peuple sur des bases permanentes, et d’assujettir à des règles invariables ma propre autorité ! Ces intentions n’ont jamais varié en moi. J’ai favorisé l’établissement des essais de votre ouvrage avant même qu’il fût achevé. Je le faisais de bonne foi, et, si les désordres qui ont accompagné