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Mourant et chancelant d’arbre en arbre,
Parce que Marko n’aura plus de frère. »

Et il s’élança sur les épaules du Scharatz,
Et se mit à galoper à travers la forêt.
Sur le sommet de la montagne volait la Wila.
Le Scharatz se mit à gravir la montagne
Du côté d’où la Wila ne pouvait ni le voir ni l’entendre.
Quand le beau cheval aperçut la Wila,
Il fit un bond en l’air de trois longueurs de lance,
Et un saut en avant de quatre lances,
Et soudainement atteignit la Wila.
Quand la pauvrette se vit dans cette extrémité,
Elle s’envola dans les nuages ;
Mais Marko saisit sa massue,
La lança vers elle, et l’arme noueuse
Atteignit la blanche Wila à l’épaule,
Et la rejeta sur la terre humide.
Alors Marko accourant commença à la frapper ;
En vain elle se tournait à droite, à gauche,
Il la frappait avec l’arme pesante et dorée.
« Pourquoi, Wila (que Dieu t’en punisse !),
Pourquoi perces-tu le cœur de mon frère ?…
À l’instant cherche-moi des herbes pour le guérir,
Ou tu ne porteras pas ta tête plus loin ! »
Alors la Wila pour l’apaiser lui dit :
« Toi, mon frère en Dieu, Marko,
Au nom du Dieu tout-puissant et de saint Jean,
Accorde-moi la vie dans la montagne !
Je chercherai des plantes ici dans la forêt,