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Bientôt, atteignant la forêt Ogorjélitza,
Ils entrent dans les montagnes de Kunar,
Et de Kunar ils atteignent les campagnes de Kotari.

Maintenant Stojan parle ainsi à la jeune fille :
« Hajkuna, ô belle vierge turque,
Le sommeil me domine trop fort !
Descends de ton blanc coursier ;
Je veux dormir ici et me reposer un peu. »
Et la jeune Turque lui répondit :
« Ne le fais point ! au nom de ton héroïque valeur !
Chasse le coursier noir à travers les plaines de Kotari !
Là, il sera temps de dormir ;
Car je crains que les Turcs ne nous poursuivent ! »

Mais Stojan n’écouta point la jeune fille.
Tous deux descendirent de leurs coursiers.
Stojan se jeta sur la verte pelouse,
Posa sa tête sur les genoux de la belle,
Et s’endormit comme un innocent agneau.
Mais elle ne pouvait dormir, la jeune Turque.

Au matin, lorsque l’aube parut,
Se leva l’épouse de Mustaj-Beg ;
Elle veut monter vers la jeune fille,
Laquelle est, dit-on, très-malade depuis la veille.
Mais la jeune fille n’est point dans sa tour ;
Les ducats manquent dans la chambre aux trésors ;