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NOTE POST-SCRIPTUM




1er décembre 1849.


La mémoire des peuples primitifs est inaltérable comme le ciel de l’Orient ; ils conservent longtemps la trace des voyageurs qui ont habité parmi leurs tribus ; ils font un événement d’un homme qui passe, un poëme traditionnel du récit des jours qu’il a vécu sous leurs tentes. Dans un pays où les changements de gouvernement sont rares, où les changements de mœurs sont inconnus ; où les tribunes, les journaux n’existent pas ; où tout est uniforme, silencieux et monotone dans l’existence des peuples, il faut peu de chose pour occuper longtemps l’esprit public.

L’Orient est aussi le pays de l’imagination, la terre du merveilleux : les traditions orales y grossissent tout ; rien n’y est naturel, tout y est prestige : tout étranger qui tra-