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gences de ses voisins : il fait désormais partie intégrante de la triple alliance qui doit faire face à la mer Noire et aux Balkans. Son empire est l’avant-garde de la civilisation en Orient, et, à ce titre, il est condamné à se civiliser de plus en plus lui-même.

Heureuse nécessité qui rendra Abdul Mejid cher à ses peuples mieux gouvernés, et qui fera de Constantinople une frontière de l’Europe défendue par l’Europe, au lieu d’un camp de la barbarie, suivant l’expression de M. de Bonald. Il y a quelque chose de supérieur aux antipathies des races, des souvenirs, des religions ; c’est la sympathie de civilisation, qui tend à réaliser de plus en plus la grande unité de la race humaine, sous le symbole de la lumière et de la liberté.