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LETTRE DE SAINT LOUIS À L’ÉMIR DES MARONITES DU MONT LIBAN, AINSI QU’AU PATRIARCHE ET AUX ÉVÊQUES DE CETTE NATION.


Les rois de France avaient, depuis les croisades, toujours accordé leur protection plus ou moins efficace, suivant les circonstances, aux chrétiens du mont Liban. Les Maronites avaient fait une alliance avec les croisés, et y étaient toujours restés fidèles. À la bataille de Mansourah, Louis IX comptait dans son armée un grand nombre de ces braves montagnards, armés de foi au dedans et de fer au dehors. Le saint roi, délivré de captivité, fut accueilli, à son arrivée à Saint-Jean d’Acre, par vingt-cinq mille Maronites que leur prince envoyait à sa rencontre, sous la conduite d’un de ses fils, chargés d’approvisionnements et de présents de toutes sortes. Ce fut à cette occasion que le roi de France écrivit au prince chrétien du Liban la lettre suivante, dont la traduction arabe, faite sur l’original écrit en latin, se trouve dans les archives des Maronites.

« Notre cœur s’est rempli de joie lorsque nous avons vu votre fils Simon, à la tête de vingt-cinq mille hommes, venir nous trouver de votre part pour nous apporter l’expression de vos sentiments, et nous offrir des dons, outre les beaux chevaux que vous nous avez envoyés. En vérité, la sincère