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« Ô Beni-Zobaïd, vous avez été surpris par les guerriers de Beni-Abess, portés sur des chevaux rapides comme le vent.

» Vos biens les plus précieux vous ont été ravis.

» Serez-vous généreux envers ceux qui ont enlevé jusqu’à vos femmes ?

» Ô Kaled ! si vous pouviez voir Djida les yeux baignés de larmes !

» Ô vous le plus redoutable des guerriers, courez, le sabre à la main, attaquer vos ennemis !

» La mort des braves est préférable à une vie sans honneur.

» Que les méchants ne puissent pas nous flétrir du nom de lâches ! »

À ce récit, Kaled irrité donna l’ordre de marcher au combat. Zohéir, voyant ce mouvement, s’avança, également suivi des siens. La plaine et les montagnes tremblèrent à l’approche des deux armées. Zohéir s’adressant à Antar : — « L’ennemi est nombreux, dit-il ; la journée sera terrible. — Seigneur, répondit Antar, l’homme ne doit mourir qu’une fois. Enfin voici le jour que j’ai tant désiré. Je délivrerai nos femmes et nos enfants, Kaled eût-il avec lui César et le roi de Perse ; ou je périrai. » — Puis il récita les vers suivants :