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bek, un des chefs les plus renommés, et Héroné-Eben-el-Wuard, l’accompagnèrent avec cent cavaliers de choix. Ils marchèrent tout le jour, et le soir dressèrent leurs tentes pour tenir conseil et décider où ils devaient aller, et à quelle tribu ils pourraient se joindre. « Nous sommes, dit le Rabek, plus de sept cents. Attendons ici des nouvelles d’Antar ; s’il échappe aux dangers et revient à Beni-Abess, Zohéir viendra bien certainement nous chercher ; s’il périt, nous irons nous établir plus loin. » — Cet avis ayant prévalu, ils restèrent en cet endroit. Quant à Zohéir, il avait continué de marcher à la recherche d’Antar, qu’il venait enfin de rencontrer poursuivant Djida. Celle-ci, ayant obtenu la vie sauve, fut liée de nouveau, et confiée à la garde de Chaiboud.

Dès qu’Antar aperçut le roi, il descendit de cheval et alla baiser sa sandale, en disant : — « Seigneur, vous faites trop pour votre esclave ; pourquoi prendre tant de peine pour moi ? — Comment voulez-vous, répondit Zohéir, que je laisse un héros tel que vous seul dans un pays ennemi ? Vous auriez dû m’instruire des exigences de votre oncle : ou je l’aurais satisfait en lui donnant de mes propres troupeaux, ou je vous aurais accompagné dans votre entreprise. »

Antar l’ayant remercié, alla saluer les deux fils du roi, Chass et Maalek, et son père Chidad, qui lui apprit ce qui était arrivé au père d’Ablla. — « Mon oncle, dit Antar, connaît mon amour pour sa fille et en abuse ; mais, grâce à Dieu et à la terreur qu’inspire notre roi Zohéir, je suis venu à bout de mon projet ; et si j’avais eu avec moi seu-