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vous aider. — Par le Tout-Puissant ! s’écria Kaled, je ne connais aucun guerrier aussi vaillant que vous, ô la reine des belles ! » Ils se séparèrent alors en convenant de se réunir le soir au même endroit, et s’y rejoignirent en effet, Kaled ayant tué un lion, et Djida un mâle et une femelle. Ils se quittèrent de plus en plus charmés l’un de l’autre.

La noce dura trois jours au milieu des réjouissances de toute espèce. Plus de mille chameaux et vingt lions furent tués, ces derniers de la propre main de Kaled, à l’exception des deux provenant de la chasse de sa cousine. Aniamé conduisit par le licol la naka que montait Djida. Les deux époux étaient au comble du bonheur.

Zaher mourut quelque temps après ce mariage, laissant le commandement suprême à ses deux enfants, Kaled et Djida. Bientôt ces deux héros réunis devinrent la terreur du désert.

Revenons à Antar et à son frère. Quand ils furent arrivés aux environs de la tribu, Antar envoya son frère reconnaître la disposition du terrain et l’emplacement de la tente de Kaled, afin de prendre ses mesures pour l’attaquer. Chaiboud revint le lendemain lui annoncer que son bonheur surpassait la méchanceté de son oncle, puisque Kaled était absent. — « Il n’y a dans la tribu, ajouta-t-il, que cent cavaliers avec Djida. Son mari est parti avec Mehdi-Karab, et c’est elle qui est chargée de veiller à la sûreté commune. Chaque nuit elle monte à cheval, suivie d’une vingtaine de cavaliers, pour faire sa ronde, et s’éloigne quelquefois, d’après ce que m’ont dit les esclaves. » — Antar, charmé de cette