conquêtes faisait ses délices : heureusement mes fréquents entretiens avec M. Lascaris m’avaient mis à même de lui donner beaucoup de détails. À chaque bataille, il s’écriait :
« Sûrement, cet homme est un envoyé de Dieu ; je suis persuadé qu’il est en communication intime avec son Créateur, puisqu’il en est ainsi favorisé. »
Puis se montrant de plus en plus affable envers moi, et changeant de sujet :
« Abdallah, continua-t-il, je veux que vous me disiez la vérité : Quelle est la base du christianisme ? »
Connaissant les préjugés du Wahabi, je tremblai à cette question ; mais ayant prié Dieu de m’inspirer :
« La base de toute religion, ô fils de Sihoud, lui dis-je, est la croyance en Dieu : les chrétiens pensent, comme vous, qu’il n’y a qu’un Dieu, créateur de l’univers, qui punit les méchants, pardonne aux repentants, et récompense les bons ; que lui seul est grand, miséricordieux et tout-puissant.
» — C’est bien, dit-il ; mais comment priez-vous ? »
Je lui récitai le Pater ; il le fit écrire sous ma dictée par son secrétaire, le relut, et le plaça dans sa veste ; puis, continuant son interrogatoire, il me demanda de quel côté nous nous tournions pour prier.