Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 8.djvu/131

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ser en me disant : « C’est un très-bon signe que nous ayons eu la même idée, mon cher fils ; car j’aime à vous donner ce titre, qui vous plaît, j’espère, autant qu’à moi. » Je le remerciai de l’intérêt qu’il me montrait ; et nous sortîmes ensemble pour aller prier Naufal de nous accompagner par toute la ville, et de nous montrer ce qu’elle renfermait de curieux, lui promettant de l’indemniser de la perte de sa journée.

La population de Homs est de huit mille âmes. Le caractère des habitants est en tout opposé à celui des habitants de Hama. La citadelle, située au centre de la ville, tombe en ruine ; les remparts, bien conservés, sont baignés par un bras de l’Oronte. L’air y est très-sain.

Nous achetâmes, pour quarante piastres, deux pelisses de peau de mouton semblables à celles des Bédouins : ces pelisses sont imperméables. Afin d’être plus libres, nous louâmes une chambre dans le kan, et priâmes Naufal de rester avec nous, nous engageant à lui donner ce qu’il aurait gagné en travaillant dans sa boutique, environ trois piastres par jour. Il nous fut de la plus grande utilité ; M. Lascaris le questionnait adroitement, et tirait de lui tous les renseignements qu’il désirait, se faisant expliquer les mœurs, les usages et le caractère des Bédouins, leur manière de recevoir les étrangers et d’agir avec eux.

Nous restâmes trente jours à Homs, pour attendre l’époque du retour des Bédouins, qui d’ordinaire quittent les environs de cette ville au mois d’octobre, pour se diriger vers le midi, suivant toujours le beau temps, l’eau et les