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faire, et de lui offrir deux mille piastres de son manuscrit. »

Quelques mois se passèrent avant que la réponse de Fatalla Sayeghir me parvînt. Rentré à Bayruth, j’envoyai mon interprète négocier directement l’acquisition du manuscrit à Latakieh. Les conditions acceptées et la somme payée, M. Mazoyer me rapporta les notes arabes. Pendant le cours de l’hiver, je les fis traduire, avec une peine infinie, en langue franque ; je les traduisis plus tard moi-même en français, et je pus faire jouir ainsi le public du fruit d’un voyage de dix ans, qu’aucun voyageur n’avait encore accompli. L’extrême difficulté de cette triple traduction doit faire excuser le style de ces notes. Le style importe peu dans ces sortes d’ouvrages : les faits et les mœurs sont tout. J’ai la certitude que le premier traducteur n’a rien altéré ; il a supprimé seulement quelques longueurs et des circonstances qui n’étaient que des répétitions oiseuses, et qui n’éclaircissaient rien.

Si ce récit a de l’intérêt pour la science, la géographie et la politique, il me restera un vœu à former : c’est que le gouvernement français, que de si grands périls et de si longs exils étaient destinés à éclairer et