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tons avec le reste de la caravane ; j’envoie un courrier à lady Stanhope, pour la remercier des obligeantes démarches qu’elle a faites en ma faveur auprès du chef Abougosh, et la prier de saisir les occasions qui se présenteraient d’annoncer mon arrivée prochaine aux Arabes du désert de Bkâ, de Balbek et de Palmyre.




3 novembre 1832.


Couché à une mauvaise masure antique, abandonnée sur les bords de la mer ; écrit quelques vers pendant la nuit sur les pages de ma Bible ; joie d’approcher de Bayruth après un voyage si heureusement accompli ; trouvé en route un cavalier arabe porteur d’une lettre de ma femme. Tout va bien, Julia est florissante de santé ; on m’attend pour aller passer quelques jours au monastère d’Antoura, dans le Liban, chez le patriarche catholique, qui est venu nous y inviter.

À quatre heures après midi, orage épouvantable ; la calotte des nuages semble tomber tout à coup sur les montagnes qui sont à notre droite ; le bruit du flux et du reflux de ces lourds nuages contre les pics du Liban, qui les déchirent, se confond au bruit de la mer, qui ressemble elle-même à une plaine de neige remuée par un vent furieux.