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et recueillant des vérités historiques ou des pensées sur toute la terre, la poésie de philosophie et de méditations, fille d’une époque où l’humanité s’étudie et se résume elle-même jusque dans les chants dont elle amuse ses loisirs.

Voilà la poésie tout entière dans le passé ; mais dans l’avenir, que sera-t-elle ? · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·




4 novembre 1832.


Passé la soirée et la nuit au désert de Saint-Jean, à prendre congé de nos excellents religieux, dont la mémoire nous accompagnera toujours : le souvenir des vertus humbles et parfaites reste dans l’âme, comme le parfum des odeurs d’un temple que l’on a traversé. Nous remîmes à ces bons pères une aumône à peine suffisante pour les indemniser des dépenses que nous leur avions occasionnées ; ils comptèrent pour rien le péril que nous leur avions fait courir ; ils me prièrent de les recommander à la protection terrible d’Abougosh, que je devais revoir à Jérémie.

Nous partîmes avant le jour, pour éviter l’importunité de la poursuite des Bédouins de Bethléem et du désert de