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divine, qui est raison et religion, par tous les centres de l’humanité.

On ferait un beau livre de l’histoire de l’esprit divin dans les différentes phases de l’humanité ; de l’histoire de la Divinité dans l’homme, où l’on trouverait ce principe religieux agissant d’abord dans les premiers temps connus de l’humanité par les instincts et par les impulsions aveugles ; puis chantant par la voix des poëtes, mens divinior ; puis se manifestant sur les tables des législateurs, ou dans les initiations mystérieuses des théocraties indiennes, égyptiennes, hébraïques. Lorsque ces formes mythologiques s’évanouissent de l’esprit humain, usées par le temps, épuisées par la crédulité des hommes, on le verrait, disséminé et épars dans les grandes écoles philosophiques de la Grèce et de l’Asie Mineure et dans les sectes pythagoriciennes, chercher en vain des symboles universels, jusqu’à ce que le christianisme résumât toute vérité spéculative et contestée en ces deux grandes vérités pratiques et incontestables : Adoration d’un Dieu unique ; charité et fraternité entre tous les hommes.