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poli de Syrie, Latakieh, Antioche, et les cèdres du Liban sur les derniers sommets des montagnes, derrière Tripoli.

Reçu ce matin les nombreuses visites de tous nos amis de Bayruth : le gouverneur, prince maronite ; Habib Barbara, notre voisin de campagne, qui nous a montré depuis notre arrivée, et surtout depuis nos malheurs, le cœur d’un ami véritable ; M. Bianco, le consul de Sardaigne, et M. Borda, jeune et aimable Piémontais attaché au consulat, relégué, par un sort bizarre, dans les déserts de l’Orient, tandis que son instruction, ses goûts, son caractère, en feraient un diplomate distingué dans une cour policée de l’Europe ; M. Laurella, consul d’Autriche ; M. Farren, consul général, et M. Abbot, consul spécial d’Angleterre en Syrie ; un jeune négociant français, M. Humann, dont la société nous a été aussi utile que douce depuis notre arrivée ici ; M. Caillé, voyageur français ; M. Jorel, premier drogman du consulat, jeune homme élevé en France, transporté de bonne heure en Orient, qui possède les langues de la Turquie et de l’Arabie comme ses langues maternelles ; probe, actif, intelligent, obligeant par instinct, et pour qui un service à rendre est un plaisir qu’on lui fait ; enfin M. Guys, consul de France en Syrie, respectable représentant de la probité nationale dans ces contrées, où son caractère est vénéré des Arabes, mais arrivé ici depuis peu de temps, et que nous avons beaucoup moins vu que ses collègues.

Nous emportons tous ces noms d’hommes qui nous ont comblés de bonté et de pitié depuis un an de séjour parmi eux, pour leur conserver à jamais, dans des proportions diverses, souvenir, intérêt et reconnaissance. Sans la lettre