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constances et par ses convictions. Il faut l’accomplir ! Mais je ne prévois pour moi qu’un martyre moral dans la douloureuse tâche qu’il m’impose aujourd’hui. J’étais né pour l’action. La poésie n’a été en moi que de l’action refoulée ; j’ai senti, j’ai exprimé des idées et des sentiments, dans l’impuissance d’agir. Mais aujourd’hui l’action ne me sollicite plus. J’ai trop creusé les choses humaines pour n’en pas comprendre le sens ; j’ai trop perdu, de tous les êtres auxquels ma vie active pouvait répondre, pour n’être pas dégoûté de toute personnalité dans l’action. Une vie de contemplation, de philosophie, de poésie et de solitude, serait la seule couche où mon cœur pourrait se reposer avant de se briser tout à fait.