Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 7.djvu/115

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vent mieux que nous. Nos paroles sont évangéliques, et nos lois sont païennes.

Dans mon opinion, les Druzes sont un de ces peuples dont la source s’est perdue dans la nuit des temps, mais qui remontent à l’antiquité la plus reculée ; leur race, au physique, a beaucoup de rapport avec la race juive, et l’adoration du veau me porterait à croire qu’ils descendent de ces peuples de l’Arabie Pétrée qui avaient poussé les Juifs à ce genre d’idolâtrie, ou qu’ils sont d’origine samaritaine. Accoutumés maintenant à une sorte de fraternité avec les chrétiens maronites, et détestant le joug des mahométans, nombreux, riches, disciplinables, aimant l’agriculture et le commerce, ils feront aisément corps avec le peuple maronite, et avanceront du même pas dans la civilisation, pourvu qu’on respecte leurs rites religieux.