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Cédron et au pied du mont des Oliviers, nous vîmes une grotte profonde, ouverte, non loin des fossés de la ville, sous un monticule de roche jaunâtre. Je ne voulus pas m’y arrêter ; je voulais voir d’abord Jérusalem, et rien qu’elle, et elle tout entière, embrassée d’un seul regard avec ses vallées et ses collines, son Josaphat et son Cédron, son temple et son sépulcre, ses ruines et son horizon !

Nous passâmes ensuite devant la porte de Damas, charmant monument du goût arabe, flanquée de deux tours ; ouverte par une large, haute et élégante ogive, et crénelée de créneaux arabesques en forme de turbans de pierre. Puis nous tournâmes à droite contre l’angle des murs de la ville, qui forment du côté du nord un carré régulier ; et ayant à notre gauche la profonde et obscure vallée de Gethsemani, dont le torrent à sec du Cédron occupe et remplit le fond, nous suivîmes, jusqu’à la porte de Saint-Étienne, un sentier étroit touchant aux murailles, interrompu par deux belles piscines, dans l’une desquelles le Christ guérit le paralytique. Ce sentier est suspendu sur une marge étroite qui domine le précipice de Gethsemani et la vallée de Josaphat : à la porte de Saint-Étienne, il est interrompu dans sa direction le long des terrasses à pic qui portaient le temple de Salomon, et portent aujourd’hui la mosquée d’Omar ; et une pente rapide et large descend tout à coup à gauche, vers le pont qui traverse le Cédron et conduit à Gethsemani et au jardin des Olives. Nous passâmes ce pont, et nous redescendîmes de cheval en face d’un charmant édifice d’architecture composite, mais d’un caractère sévère et antique, qui est comme enseveli au plus profond de la vallée de Gethsemani et en occupe toute la largeur. C’est le tombeau sup-