Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 6.djvu/169

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


BAYRUTH




6 septembre 1832, neuf heures du matin.


Nous étions devant Bayruth, une des villes les plus peuplées de la côte de Syrie, anciennement Beryte, devenue colonie romaine sous Auguste, qui lui donna le nom de Felix Julia. Cette épithète d’Heureuse lui fut attribuée à cause de la fertilité de ses environs, de son incomparable climat, et de la magnificence de sa situation. La ville occupe une gracieuse colline qui descend en pente douce vers la mer ; quelques bras de terre ou de rochers s’avancent dans les flots, et portent des fortifications turques de l’effet le plus pittoresque ; la rade est fermée par une langue de terre qui défend la mer des vents d’est : toute cette langue de terre, ainsi que les collines environnantes, sont cou-