Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 6.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le navire se nomme l’Alceste. Le capitaine est M. Blanc, de la Ciotat. L’armateur est un des plus dignes négociants de Marseille, M. Bruno-Rostand. Il nous comble de prévenances et de bontés. Il a résidé lui-même longtemps dans le Levant. Homme instruit et capable des emplois les plus éminents, dans sa ville natale sa probité et ses talents lui ont acquis une considération égale à sa fortune. Il en jouit sans ostentation, et, entouré d’une famille charmante, il ne s’occupe qu’à répandre parmi ses enfants les traditions de loyauté et de vertu. Quel pays que celui où l’on trouve de pareilles familles dans toutes les classes de la société ! Et quelle belle institution que celle de la famille qui protège, conserve, perpétue la même sainteté de mœurs, la même noblesse de sentiments, les mêmes qualités traditionnelles dans la chaumière, dans le comptoir ou dans le château !




25 mai.


Marseille nous accueille comme si nous étions des enfants de son beau ciel ; c’est un pays de générosité, de cœur et de poésie d’âme ; ils reçoivent les poëtes en frères ; ils sont poëtes eux-mêmes, et j’ai trouvé parmi les hommes du commun de la société, de l’Académie, et parmi les jeunes gens qui entrent à peine dans la vie, une foule de caractères et de talents qui sont faits pour honorer non-seulement