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22 août 1832.


Vives inquiétudes sur la santé de ma fille ; — triste promenade au temple de Jupiter Olympien et au Stadi. Bu des eaux du ruisseau bourbeux et infect qui est l’Ilissus. J’y trouvai à peine assez d’eau pour y tremper mon doigt ; — aridité, nudité, couleur de mâchefer, répandue sur toute cette campagne d’Athènes. Ô campagne de Rome, tombeaux dorés des Scipions, fontaine verte et sombre d’Égérie ! quelle différence ! et que le ciel aussi surpasse à Rome le ciel tant vanté de l’Attique !




23 août 1832.


Partis la nuit. — Belle aurore sous le bois d’oliviers du Pirée, en allant à la mer.

Le brick de guerre le Génie, capitaine Cunéo d’Ornano, nous attendait, et nous levons l’ancre. — Une belle brise du nord nous jette en trois heures devant le cap Sunium, dont nous voyons les colonnes jaunes marquer à l’horizon la trace