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ATHÈNES




18 août 1832, en mer.


Nous avons levé l’ancre à trois heures du matin. Un vent maniable nous a laissés approcher de la pointe du continent qui avance dans la mer d’Athènes ; mais là une nouvelle tempête nous a assaillis, plus violente encore que la veille ; nous avons été en un instant séparés des deux bâtiments qui naviguaient de conserve avec nous. La mer est devenue énorme ; nous roulons d’un abîme dans l’autre, les vergues trempant dans la vague, et l’écume jaillissant sur le pont. Le capitaine s’obstine à doubler le cap ; après plusieurs heures de manœuvres impuissantes, il réussit : nous voilà en pleine mer, mais le vent est si fort que le brick dérive considérablement. Nous sommes forcés de mettre le cap sur