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Sur cette Grèce au brûlant territoire,
Jette, ô poëte, un rayon d’avenir.
Là chaque pierre est un feuillet d’histoire ;
Là chaque pas presse un grand souvenir.
On reconnaît les descendants d’Alcide
Dans son vieux klephte et son brave marin :
Des champs d’Argos aux monts de la Phocide,
Dieu soit en aide au pieux pèlerin !

Ta mission dans les cieux est écrite :
Cours promener ta vie aux rêves d’or
Dans ces déserts où l’Arabe s’abrite
Aux sphinx de Thèbe, au palais de Luxor.
Tu rediras, en voyant sous le sable
Os dieux géants de granit et d’airain :
« Vous seul, Seigneur, êtes impérissable ! »
’Dieu soit en aide au pieux pèlerin !

Transports sacrés, religieux délire,
Enthousiasme, aigle aux ailes de feu,
Electrisez le croisé de la lyre
Dans la Sion où souffrit l’Homme-Dieu.
Écho du ciel, ton hymne va descendre
Sur cette veuve au iront pâle et chagrin :
Jérusalem va secouer sa cendre.
Dieu soit en aide au pieux pèlerin !

Tu les verras, ces rivages d’Asie
Que l’œil compare à des jardins flottants,
Où tout est fleurs, lumière et poésie,
Où le zéphyr éternise un printemps ;