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Elle a balayé tous les doutes,
Celle qu’en feux le ciel écrit,
Celle qui les éclaire toutes :
L’homme adore et croit en esprit.
Minarets, pagodes et dômes
Sont écroulés sur leurs fantômes,
Et l’homme, de ces dieux vainqueur.
Sur tous ces temples en poussière
N’a ramassé que la prière,
Pour la transvaser dans son cœur !

Un seul culte enchaîne le monde,
Que vivifie un seul amour :
Son dogme, où la lumière abonde,
N’est qu’un Évangile au grand jour ;
Sa foi, sans ombre et sans emblème,
Astre éternel que Dieu lui-même
Fait grandir sur notre horizon,
N’est que l’image immense et pure
Que le miroir de la nature
Fait rayonner dans la raison.

C’est le Verbe pur du Calvaire,
Non tel qu’en terrestres accents
L’écho lointain du sanctuaire
En laissa fuir le divin sens,
Mais tel qu’en ses veilles divines
Le front du Couronné d’épines
S’illuminait d’un jour soudain :
Ciel incarné dans la parole,
Dieu dont chaque homme est le symbole.
Le songe du Christ au jardin !