Traînant les pieds, baissant la tête,
Je cherchais ta tombe, ô prophète,
Sous les ronces de ton palais,
Et je ne voyais que trois pierres,
Qu’un soleil dur à mes paupières
Incendiait de ses reflets.
Tout à coup, au tocsin des heures
Qui sonnent l’adoration,
Sortit de ces mornes demeures
Ta voix souterraine, ô Sion !
Des hommes de tous les visages,
Des langues de tous les langages,
Venus des quatre vents du ciel,
Multipliant l’écho des psaumes,
Convoquèrent tous les royaumes
A la prière d’Israël.
Les tombes ouvrirent leur porte
Aux accents du barde des rois,
Le vent roula vers la mer Morte
L’écho triomphant de sa voix ;
Le palmier secoua sa poudre ;
Le ciel serein de foudre en foudre
Jeta le nom d’Adonaï :
L’aigle effrayé lâcha sa proie.
Et l’on vit palpiter de joie
Deux ailes sur le Sinaï.
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