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Avare de ces délices
Qu’entrevoit ici le cœur !
Peux-tu des divins calices
Nous prodiguer les prémices
Et répandre la liqueur ?

Dans cet infini d’espace.
Dans cet infini de temps,
A la splendeur de ta face,
O mon Dieu ! n’est-il pas place
Pour tous les cœurs palpitants ?

Source d’éternelle vie,
Foyer d’éternel amour,
A l’âme à peine assouvie
Faut-il que le ciel envie
Son étincelle et son jour ?

Non, ces courts moments d’extase
Dont parfois nous débordons
Sont un peu de miel du vase,
Écume qui s’extravase
De l’océan de tes dons !

Elles y nagent, j’espère,
Dans les secrets de tes cieux,
Ces chères âmes, ô Père,
Dont nous gardons sur la terre
Le regret délicieux !