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Au bruit que fait mon haleine,
L’onde ou le rameau pliant,
Je vois son œil qui promène
Sa noire prunelle pleine
De son amour suppliant.

Puis refermant, calme et douce,
Ses yeux sous mes yeux amis,
On voit à chaque secousse
De ses petits sur leur mousse
Battre les cœurs endormis.

Ce coin de soleil condense
L’infini de volupté.
O charmante Providence !
Quelle douce confidence
D’amour, de paix, de beauté !

Dans un moment de tendresse,
Seigneur, on dirait qu’on sent
Ta main douce qui caresse
Ce vert gazon, qui redresse
Son poil souple et frémissant !
 
Tout sur terre fait silence
Quand tu viens la visiter ;
L’ombre ne fuit ni n’avance :
Mon cœur même qui s’élance
Ne s’entend plus palpiter !