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tous ses faits, ma première pensée fut un cantique de glorification et non de larmes. On ne pleure pas ce qu’on invoque. Son souvenir, pour tous ceux qui l’ont connue, ressemble moins à un deuil qu’à une transfiguration.

Séparé de cette société depuis 1830 par des principes et des sentiments politiques différents, je n’ai plus conservé de rapports avec cette maison que ceux du respect et des vœux pour le bonheur de sa famille et pour la gloire de son nom.


II

La seconde pièce de ce recueil est une ode mystique à un homme dont j’avais été l’ami, et qui, affligé par la perte d’une femme pieuse et charmante, cherchait sa consolation dans le sacerdoce. On y remarque, dès cette époque, une énergique aspiration à la lumière dans le culte. La raison seule est froide, la piété seule est souvent une superstition ; la raison pieuse est la perfection de l’adoration. Je l’ai exprimé dans ce vers :

Plus il fait jour, mieux on voit Dieu.

M. de Genoude est mort depuis ce temps-là, toujours la plume du journaliste à la main. Je lui ai dit vingt fois que le prêtre devait s’abstenir des luttes politiques, parce que Dieu était neutre dans nos partis, et que le prêtre, pour être à sa place, doit représenter la neutralité de Dieu. Au reste, si cet homme spirituel, actif et bon, avait le fanati