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Vives glaneuses de novembre,
Les grives, sur la grappe en deuil,
Ont oublié ces beaux grains d’ambre
Qu’enfant nous convoitions de l’œil.

Le rayon du soir la transperce
Comme un albâtre oriental,
Et le sucre d’or qu’elle verse
Y pend en larmes de cristal.

Sous ce cep de vigne qui t’aime,
Ô mon âme ! ne crois-tu pas
Te retrouver enfin toi-même,
Malgré l’absence et le trépas ?

N’a-t-il pas pour toi le délice
Du brasier tiède et réchauffant
Qu’allume une vieille nourrice
Au foyer qui nous vit enfant ?

Ou l’impression qui console
L’agneau tondu hors de saison,
Quand il sent sur sa laine folle
Repousser sa chaude toison ?


L’ÂME

Que me fait le coteau, le toit, la vigne aride ?
Que me ferait le ciel, si le ciel était vide ?