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CHAPITRE PREMIER.

À cette liberté que l’homme qui l’adore
Ne rachète un moment que pour la vendre encore ;
Venger le nom chrétien du long oubli des rois ;
Mourir en combattant pour l’ombre d’une croix,
Et n’attendre pour prix, pour couronne et pour gloire
Qu’un regard de ce Juge en qui l’on voudrait croire :
Est-ce assez de vertu pour mériter ce nom ?
Eh bien ! sachons enfin si c’est un rêve ou non ! »

XXXVII

Voici comment je rends compte dans mes commentaires de cet événement.

J’étais secrétaire d’ambassade à Naples. Je quittai Naples et Rome en 1822. Je vins passer un long congé à Paris. J’y fis paraître la Mort de Socrate, les Secondes Méditations. J’y composai, après la mort de lord Byron, le cinquième chant du poème de Child Harold.

Dans ce dernier poëme, je supposais que le poëte anglais, en partant pour aller combattre et mourir en Grèce, adressait une invective terrible à l’Italie pour lui reprocher sa mollesse, son sommeil, voluptueuse servitude. Cette apostrophe finissait par ces deux vers :

Je vais chercher ailleurs (pardonne, ombre romaine l)
Des hommes, et non pas de la poussière humaine !…