Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 41.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
FIOR D’ALIZA.

tiges, et dont il légua, à sa mort, les reliques retrouvées au musée de sa ville natale, Montpellier.

XXX

Les lettres de la comtesse de Virieu, veuve du membre de l’Assemblée nationale, intimement liée avec la comtesse d’Albani, m’avaient accrédité chez elle. Sa maison, modeste, élégante, lettrée, était le sanctuaire quotidien des personnages les plus distingués de Florence, Athènes alors de l’Italie. Le comte Gino Capponi, héritier du grand nom et de la grande influence de ses ancêtres, avec qui j’étais lié d’ancienne date à Paris, y venait tous les jours. C’était et c’est encore le génie de la Toscane historique ressuscité ; il désirait la liberté et l’indépendance de sa patrie, restaurée sous ses souverains libéralisés, mais nullement la destruction du nom de la Toscane et l’usurpation de la maison de Savoie sous les Piémontais, considérés alors comme de bons soldats des frontières, et nullement comme des maîtres dignes de l’Italie régénérée. Le comte Gino Capponi, porté au ministère par les premiers flots de la révolution italienne, y agit dans ce sens patriotique et émancipateur de l’étranger, jusqu’au moment où la fausse idée d’une unité absorbante détruisit, sous le carbonarisme des radicaux, les vraies nationalités historiques dont l’Italie se compose,