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CHAPITRE IX.

CHAPITRE IX

CCXLI

La tante alors, au lieu de parler, se prit à pleurer a chaudes larmes, le visage caché dans son tablier.

— Pardonnez-moi, monsieur, me dit-elle enfin, rien qu’en y pensant je pleure toujours les yeux de ma tête.

Mettez-vous à notre place, pauvre vieux que nous étions, l’un privé de la lumière, l’autre de son mari, tous les deux de leurs chers enfants, leur unique soutien, lui allant chercher sa fille qui ne voudrait peut-être pas revenir tant elle aimait son cousin, moi allant revoir mon fils pour lui faire le dernier adieu au pied d’un échafaud ou tout au plus à la porte d’un bagne perpétuel, la plus grande grâce qu’il pût espérer, si monseigneur le duc revenait avant le jour fatal, et tous n’ayant pour appui dans une ville inconnue qu’un