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CHAPITRE IV.

que voici, les Bardi, vos parents, ont vendu leurs droits sur l’héritage à Gugliamo Frederici, capitaine des sbires de la ville et du duché de Lucques ; c’est un brave homme avec qui vous pourriez vous accommoder et qui pourra, par charité, vous laisser le choix du quart du domaine qu’il vous conviendra de garder à vous, en réservant de faire valoir ses droits sur les intérêts accumulés, depuis que vous jouissez indûment de la totalité des revenus. Qui sait même si tout ne pourra pas s’arranger, entre lui et vous, de bonne amitié ? l’homme est puissant et riche, et si vous y mettez de la complaisance, il n’y mettra peut-être pas de rigueur. »

Là-dessus il nous remit les deux papiers, nous salua poliment et redescendit à Lucques.

LXXXV

Nous restâmes muets, et pétrifiés sur le seuil, comme les roches qui pleurent au bord de la caverne.

— Pourvu qu’ils nous laissent le châtaignier, les sept figuiers et les ceps de vigne dont nous faisons sécher les grappes, les figues et les châtaignes pour l’hiver ! dis-je à ma belle-sœur.

— Pourvu qu’ils nous laissent les chevreaux et leur mère que j’ai élevés, et dont le lait et les fromages nous nourrissent à leur tour ! dit-elle.