Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 41.djvu/13

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
12
FIOR D’ALIZA.

amies, mesdemoiselles de La Pierre, avaient triomphé de son côté de tous les obstacles. J’en étais informé par sa correspondance, et, en arrivant à Chambéry, je n’eus qu’à recueillir le fruit d’un an de patience et à emmener avec moi la femme accomplie, que l’attachement le plus fidèle et le plus dévoué me destinait pour compagne de mes jours bons et mauvais. Nous fûmes mariés dans la chapelle du château royal de Chambéry, chez le marquis d’Andezène, qui gouvernait alors la Savoie. L’illustre comte de Maistre, mon allié par le mariage de la plus charmante de mes sœurs, madame Césarine, comtesse de Vignet, avec un neveu du comte de Maistre, me servit de parrain, chargé des pouvoirs de mon père.

VIII

Nous partîmes pour Turin où je m’arrêtai quelques jours pour y voir le premier secrétaire d’ambassade, le comte de Virieu, mon ami le plus intime et presque un frère. Le duc d’Alberg, ami du prince de Talleyrand, y était alors ambassadeur. Il nous accueillit à Rivsalta, belle maison de plaisance qu’il habitait pendant l’été.

Rien ne semblait annoncer, à Turin, la fermentation sourde d’une révolution prochaine qui couvait sous les sociétés secrètes et dans les conjurations ambitieuses