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PROLOGUE


 
J’étais le seul ami qu’il eût sur cette terre,
Hors son pauvre troupeau. Je vins au presbytère
Comme j’avais coutume, à la Saint-Jean d’été,
À pied, par le sentier du chamois fréquenté,
Mon fusil sous le bras et mes deux chiens en laisse,
Montant, courbé, ces monts que chaque pas abaisse,
Mais songeant au plaisir que j’aurais vers le soir
À frapper à sa porte, à monter, à m’asseoir
Au coin de son foyer tout flamboyant d’érable,
À voir la blanche nappe étendue, et la table,
Couverte par ses mains de légume et de fruit,
Nous rassembler causant bien avant dans la nuit.