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immense au delà de cette bande lumineuse. Sir John a donné un dessin soigné de cette étonnante nébuleuse ; il y a marqué le lieu de treize à quatorze cents étoiles visibles dans un espace qui n’a pas un degré carré. C’est un des nombreux exemples, offerts par ce bel ouvrage, du talent et de la persévérance infatigable de l’auteur…

» Le moyen par lequel on estime le nombre des étoiles consiste à compter celles que renferme le champ du télescope dans des espaces égaux, déterminés par les ascensions droites et les distances polaires. C’est ainsi que sir William Herschel dans l’hémisphère boréal, et son fils dans l’hémisphère austral, ont évalué la totalité des étoiles du ciel assez visibles pour être comptées avec un télescope de vingt pieds. Ils ont trouvé que leur nombre dépasse cinq millions et demi. Cette évaluation est toutefois trop faible de beaucoup, eu égard aux parties de la Voie lactée où les étoiles sont si nombreuses, si petites et si serrées, qu’elles échappent à toutes les tentatives qu’on peut faire pour les compter. Il y a beaucoup d’espaces noirs et de lacunes vides d’étoiles ; mais rien de plus frappant que l’accroissement graduel et rapide de densité des étoiles aux approches des deux flancs de la Voie lactée, et que la parité de ce rapprochement de chaque côté. Si à la masse innombrable des étoiles de la Voie lactée nous ajoutons celles des nébuleuses susceptibles de résolution, nous pouvons dire que leur multitude est véritablement infinie.

» Dans cette foule d’étoiles, on en remarque un assez grand nombre qui, simples pour l’œil nu, sont doubles en réalité ; mais, en raison de leur éloignement énorme, elles paraissent si près l’une de l’autre, qu’il faut des télescopes d’une grande perfection et d’un pouvoir amplifiant considérable pour les séparer ; ajoutons qu’il faut aussi une main ferme et un œil exercé pour mesurer leur écartement et leurs mouvements angulaires. Nous disons leurs mouvements, parce que beaucoup de ces couples stellaires tournent autour d’un point, sans doute leur centre de gravité, et constituent autant de soleils doubles. Sir William Herschel, le père de l’astronomie sidérale, découvrit le premier la révolution des systèmes binaires, en étudiant certains couples, entre autres celui de Castor, qu’il observa pendant vingt-cinq ans. Depuis cette époque mémorable, ce genre d’observation a été continué avec le zèle le plus soutenu. Sir John Herschel et sir James South ont déterminé de concert, dans l’hémisphère boréal, les distances relatives et les angles de position de plusieurs mil-