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neuvième époque.

écrit sur une page de l’imitation de jésus-christ.
Valneige, novembre 1802.

Quand Celui qui voulut tout souffrir pour ses frères
Dans sa coupe sanglante eut vidé nos misères,
Il laissa dans le vase une âpre volupté :
Et cette mort du cœur qui jouit d’elle-même,
Cet avant-goût du ciel dans la douleur suprême,
          Ô mon Dieu, c’est ta volonté !


J’ai trouvé comme lui dans l’entier sacrifice
Cette perle cachée au fond de mon calice,
Cette voix qui bénit à tout prix, en tout lieu.
Quand l’homme n’a plus rien en soi qui s’appartienne,
Quand de ta volonté ta grâce a fait la sienne,
          Le corps est l’homme, et l’âme est Dieu !