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LES LABOUREURS


Au hameau de Valneige, 1er  octobre 1801.

Quelquefois dès l’aurore, après le sacrifice,
Ma Bible sous mon bras, quand le ciel est propice,
Je quitte mon église et mes murs jusqu’au soir.
Et je vais par les champs m’égarer ou m’asseoir,
Sans guide, sans chemin, marchant à l’aventure,
Comme un livre au hasard feuilletant la nature ;
Mais partout recueilli, car j’y trouve en tout lieu
Quelque fragment écrit du vaste nom de Dieu.
Oh ! qui peut lire ainsi les pages du grand livre
Ne doit ni se lasser ni se plaindre de vivre !