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septième époque.

Même jour, le soir.

Ô vraie et lamentable image de la vie !
La joie entre par où la douleur est sortie ;
Le bonheur prend le lit d’où fuit le désespoir ;
À ce qui naît le jour, Dieu fait place le soir.
La coupe de la vie a toujours même dose ;
Mais une main la prend quand l’autre la dépose,
Hélas ! et si notre œil pouvait parfois sonder
Ces coupes de bonheur qui semblent déborder,
Ne trouverions-nous pas que chaque joie humaine
Des cendres et des pleurs d’un autre est toujours pleine ?