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quatrième époque.

Mai 1795.

Un enfant ! ah ! ce nom couvre l’œil d’un nuage !
Un être qui serait elle et moi, notre image,
Notre céleste amour de terre se levant,
Notre union visible en un amour vivant,
Nos figures, nos voix, nos âmes, nos pensées,
Dans un élan de vie en un corps condensées,
Nous disant à toute heure en jouant devant nous :
« Vous vous mêlez en moi ; regardez, je suis vous !
Je suis le doux foyer où votre double flamme
Sous ses rayons de vie a pu créer une âme ! »
Ah ! ce rêve que Dieu pouvait seul inventer,
Sur la terre l’amour pouvait seul l’apporter !